A pied sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle






« C’est une belle matinée pour partir en voyage. »
Je suis partie vers les chemins de Compostelle par une belle journée d’été. C’était un mardi de la fin de septembre, le soleil se levait et rasait la campagne à travers la vitre du train à destination d’Hendaye.
Arrivée dans le pays basque en fin d’après-midi, c’est par les quelques kilomètres qui me séparaient de la ville d’Irun, de l’autre côté de la frontière espagnole, que je commençai mon pèlerinage.
Comme souvent, je suis partie seule avec mes carnets de dessin. Cette pratique quotidienne a accompagné mes pas à chaque kilomètre parcouru. En harmonie avec la lenteur de la marche, elle m’a apporté un temps suspendu dans la traversée de ce territoire pour en prendre son empreinte, en graver les contours.
D’abord le long du « Chemin du Nord » ou « Camino del Norte », j’ai longé la côte atlantique d’Irun à La Isla. Souvent, c’est par d’autres chemins, des sentiers de randonnée peu fréquentés, que j’ai pu longer le trait de côte au plus près. Le 14 octobre, je quittai La Isla et l’océan Atlantique pour entrer de nouveau dans les terres en direction d’Oviedo et du chemin primitif, aussi appelé le « Camino Primitivo ». C’est par cette voie historique que je suis arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle à la Toussaint. Désireuse de revoir l’océan, j’ai alors continué ma route vers le Cap Fisterra et le Camino dos Faros jusqu’à Muxia, la dernière étape de mon périple espagnol. C’est alors que la question du retour se posa. Après plusieurs jours de trajet par voie terrestre, je suis descendue à Clisson pour parcourir les derniers kilomètres qui me séparaient de chez moi. Ces deux jours à travers le vignoble m’ont permis de rentrer à mon rythme, celui de la marche.
La série « 1007 km à travers l’automne » est composée de grands formats dessinés à la main qui sont le témoignage de ce voyage. Au nombre de six, ils représentent chacun une étape en reprenant, détaillant, transformant, les dessins réalisés sur place dans mes carnets. Ils retranscrivent une attention portée au monde et font, je l’espère, la part belle à la splendeur et la diversité des paysages parcourus au rythme de mes pas. Un éloge à la lenteur et à l’émerveillement que peuvent nous apporter chaque territoire, si l’on se donne la peine de les regarder à leur juste valeur.
